Qu’est-ce que le Tantra ?
Le Tantra est la seule voie qui utilise la sexualité comme voie d’accès à la dimension spirituelle.
Il y a encore en Inde ou ailleurs des Maîtres Tantriques qui transmettent leurs enseignements. Ils/elles sont rares et difficiles à trouver. Au siècle dernier, Osho Rajneesh, un indien, a importé le Tantra en occident. Il a été suivi par des millions de disciples à travers le monde qui, encore aujourd’hui, pratiquent ses méditations et reçoivent son enseignement à travers ses livres.
Le Tantra était appelé par les Anciens « la voie abrupte ». La sexualité y est abordée de manière adulte et responsable en initiant une manière nouvelle de la vivre. Même les relations les plus harmonieuses sur les plans physiques et sentimentaux sont enrichies par la dimension spirituelle : l’intention et des techniques simples.
Le Tantra est une voie de célébration. Festif, chaleureux et sensuel, il est aussi souvent posé comme la voie de l’hédonisme. Mais l'idée de faire la fête "sensuellement" provoque l'imaginaire. Et des néophytes redoutent que le Tantra serve de prétexte à la débauche sexuelle.
Le Tantra originel décrit et invite à vivre une expérience personnelle dans la relation plutôt que de proposer une théorie. La place de la technique y est réduite. En effet le Tantra s’adresse aux personnes qui ont soif de « se connecter », de donner et trouver sens à leur sexualité plutôt qu'à celles qui veulent optimiser leurs performances sexuelles. De plus, le Tantra impose d’impliquer intensément tout son être, au-delà de la sexualité.
Tantra et psychothérapie
Le Tantra n’est pas une psychothérapie mais il facilite un cursus thérapeutique en aidant la libération de certains nœuds : inhibitions, obsessions, ou traumatismes, voire certaines « perversions » qui entravent un plein épanouissement. Tantra et Thérapie sont donc souvent complémentaires.
Le chemin tantrique permet d’aborder la problématique personnelle sans plonger dans sa propre histoire. Et même si l’histoire personnelle émerge, l’énergie libérée est canalisée vers la transcendance. Le participant se confronte à ses peurs, à ses habitudes et à ses blocages. Il se dépasse et accède à la sublimation.
Alors que la psychothérapie travaille l’histoire de la personne, le Tantra implique l’homme, la femme dans le présent. Bien sûr, de temps en temps, il y a des remontées de l’histoire personnelle qui sont à retravailler ensuite en psychothérapie individuelle.
Le chemin du Tantra est une voie directe qui passe, dans l’instant, au-delà des nœuds, des refoulements.
Tantra et sexualité
Une question revient souvent : pourquoi le Tantra s’organise-t-il autour de la sexualité ?
Simplement parce qu’à travers la sexualité se joue, en condensé, ce que nous sommes et tout ce que nous mettons en acte dans notre vie de tous les jours : l’intimité, la relation au désir, au plaisir, à l’autre, à la transcendance.
Travailler sur la sexualité, c’est sentir ses peurs, ses désirs, ses besoins ; c’est se mettre au clair avec son intimité ; c’est être capable d’avouer sa timidité, ses dégoûts, ses envies, les assumer, les montrer, les donner à l’autre. C’est être vrai avec soi et avec l’autre.
Il n’est pas toujours facile de parler de ses problèmes et insatisfactions sexuels. Le Tantra autorise ce dialogue et offre des solutions.
La pratique du Tantra en groupe, transforme chacun. Les célibataires importent dans leur quotidien des acquis qui facilitent le lâcher-prise dans leur sexualité qu’ils vivent plus simplement et tranquillement. Dans un couple, si l’un seulement vient à un stage, celui ou celle qui est resté à la maison ressent que quelque chose a changé chez son partenaire. Quelque chose dont il peut bénéficier partiellement à son tour de façon indirecte. L’amour est vu d’une autre fenêtre que celle par laquelle on l’apercevait jusqu’alors.
Ainsi la magie du Tantra ouvre l’horizon de la sacralisation de la relation.
Comme nous l’avons dit plus haut, c’est la seule voie spirituelle qui pose la sexualité comme étant une pratique spirituelle. En effet, utiliser la sexualité et l’énergie du désir pour leur donner une direction transpersonnelle ou une dimension spirituelle ouvre la conscience et provoque des extases mystiques. C’est un état de transfiguration qui fait sortir les pratiquants de leur petit moi vers le Soi, comme dans tout art martial ou sacré. Respect du partenaire ; pleine conscience de soi et du monde environnant qui sont développés et accrus, transforment les partenaires tantriques. La sexualité sacrée n’est qu’un passage sur la voie de la Connaissance et non une finalité.
Le Tantra : subversif ou transgressif ?
La fête, la séduction, la sensualité et la liberté attirent et inquiètent à la fois. En effet, elles éclairent nos peurs, nos lâchetés et nos fragilités autant que nos valeurs et nos désirs profonds.
Sont-ce des mémoires anciennes de fêtes païennes qui effrayent ? Elles autorisaient la transgression de lois sociales ce qui libérait une formidable énergie mais celle-ci était parfois mal contrôlée.
Le Tantra est dit "subversif" car il mobilise le désir et l'amour pour se sentir "Libre". Le cadre posé par l’enseignement tantrique est capital. Il impose de se positionner, dans l’expérience, pour trouver ses propres limites. Et le pratiquant est tenu de respecter strictement les valeurs fondamentales de l'humanité : "respect de soi ; respect de l'autre".
Et si le pratiquant s'échappe ponctuellement de la soumission au contexte social en désobéissant à des lois relatives à son époque (par exemple manger de la viande dans une société végétarienne ou boire de l'alcool dans un pays où c'est interdit), il reste créateur de sa vie et ce sont-là des transgressions bénignes.
C'est la confrontation à ces valeurs universelles qui rend libre et humain. Chacun y découvre son éthique personnelle et apprend le dépassement de lui-même et de ses habitudes. C'est une invitation à se créer une écologie relationnelle personnelle.
Le Tantra, hédonisme et fête de la relation Sacrée
Le Tantra apprend à conjuguer le désir, le plaisir, la relation et le sens. Des exercices appropriés aident à transformer la circulation de la libido en expérience "sacrée". L'acte sexuel n'étant pas nécessairement la finalité de la séduction.
Par exemple, la séduction réveille un pétillement intérieur qui peut nourrir l'ego si elle aboutit toujours à la "conquête" du partenaire. Profiter du seul "pétillement" sans se préoccuper du résultat induit une complicité qui, mêlée à la joie, est propice à la sacralisation de l'instant et du partenaire. Le rapport à l'autre devient un jeu Sacré.
L'humour et la légèreté de la joie de vivre créent en effet un décalage face au contexte social et aux contraintes imposées par des conditions de vie, souvent rudes.
Le Tantra répond au besoin de ressourcement par une connexion à l'Être profond et se nourrit de la reconnaissance du "Sacré" (du ça-crée).
Les pratiques Tantriques demandent de conscientiser totalement nos sens : la vue, l’odorat, l’ouïe, le ressenti ... Cette extrême présence à soi et à l’instant permet de revenir sans cesse à l’intérieur ; non par la pensée, le mental mais par le corps et les sens, par l’expérience.
Chacun d’entre nous peut le vérifier : dès qu’on revient à soi, à son ressenti, à ses sens, à l’instant présent, l’énergie sexuelle, la libido, est totalement présente. En fait, elle a toujours été là et sera toujours là, même sous une autre forme, se manifestant d'une manière un peu différente.
La voie du Tantra est jubilatoire mais aussi spirituelle parce que le corps, les sentiments et l'intention sont réunis et utilisés pour accéder à l'extase.
Célébrer est une prière, une gratitude envers l'autre et la vie, dans l’instant présent ; ce qui donne déjà une coloration et un axe spirituels à la rencontre. Et des pratiques simples, comme le Namasté : « Je salue le Sacré qui est en toi », portées par l'intention de sacraliser le partenaire et l'instant partagé renforcent la dimension spirituelle et la présence à soi-même.
Cette attitude est la clé de voûte des pratiquants du Tantra.
Tantra et masculin/féminin
Une autre originalité du tantra réside dans l’approche et le travail sur le « masculin » et « féminin » intérieurs. Ce travail est particulièrement puissant lorsqu’un homme et une femme le transmettent en co-animation. L’Union du masculin et du féminin en Soi en étant une des finalités. »
La démarche tantrique influe sur le rapport au masculin et au féminin. Il est indispensable d’investiguer nos polarités intérieures. Comment peut-on être clair avec son masculin si on ne reconnaît pas son féminin ? Et comment peut-on être clair avec sa part féminine, si on n’a pas conscience de sa part masculine ? Le masculin et le féminin sont très différents et pourtant très imbriqués l’un à l’autre. L’union du masculin et du féminin est fondatrice d’une identité harmonieuse, non plus basée sur des idées reçues à travers l’éducation, mais basée sur le ressenti, le vécu, les goûts, sur le désir et les aspirations profondes de chacun.
Comment un homme peut-il être en paix avec son masculin s’il ressent de la peur au contact des hommes ? Comment, pour une femme, être en paix avec son féminin, si elle refuse le contact avec les femmes ? La paix avec soi, et la paix avec les autres, l’autre sexe en particulier, sont conditionnées à l’acceptation de son propre genre sexuel.
En ce qui concerne la spiritualité : 99% des approches spirituelles ou religieuses écartent la sexualité de leur domaine de pratique. Parfois la sexualité est évoquée en pointillé, comme si le sujet est à exclure ou à éviter. Quelquefois elle est condamnée, interdite ou encore réglementée sévèrement. Souvenons-nous, par exemple, que chez les catholiques, la sexualité avant le mariage est interdite. Et chez les musulmans, une femme se doit d’être vierge au mariage. Les draps, souillés du sang du dépucelage, sont exposés à la fenêtre des nouveaux époux, le lendemain de la nuit de noce, pour bien montrer au voisinage la moralité de l’épouse .
De nos jours, pour évoluer harmonieusement dans notre société moderne, chacun doit faire appel à ses deux polarités intérieures. Or le Tantra, depuis son origine, prône cette nécessité. Une de ses perspectives majeures est l’alliance du féminin et du masculin intérieurs qu’il pose comme étant une clé de la réalisation du Soi, de la réussite de la relation amoureuse et d’une humanité consciente et épanouie.
Bien sûr, chacun portera toujours en dominante sa polarité de genre ; l’homme gardera son caractère viril, de même la femme restera sous prégnance féminine.
Les caractéristiques du masculin de l’homme :
Le sexe de l’homme est à l’extérieur de son corps ce qui l’incite naturellement à aller chercher son évolution et sa jouissance à l’extérieur. Et à l’instar des spermatozoïdes partis dans la course effrénée à la fécondation de l’ovule, le masculin, viscéralement, est en compétition. Il cherche à gagner, à atteindre un but. Et il considère les autres comme des concurrents dont il faut se méfier.
Les hommes des générations passées étaient formatés à relever des défis, à se poser des challenges et à être efficaces, performants. L’époque et l’évolution sociale leur demande maintenant d’abandonner la quête de pouvoir et la rivalité entre hommes. Il s’agit de s’intéresser et prendre plaisir au « mouvement » plutôt que de s’attacher aux buts et de ne prendre satisfaction qu’aux succès des objectifs.
Les caractéristiques du féminin de la femme :
Le féminin, comme l’ovule, attend, reçoit et choisit. L’accueil, attitude passive, donne un rythme lent dans lequel le féminin s’épanouit. Ce besoin de temps, lorsqu’il est assouvi, connecte à l’Etre (pour les femmes : les cycles d’ovulation, les neuf mois de gestation pour créer un petit être, etc … ). Cette attitude nourrit une part de sagesse indispensable à la réalisation du Soi. Le féminin favorise la relation, le plaisir des sens et le bien-être. Il donne priorité aux sentiments plutôt qu’à l’analyse. Il soigne son environnement proche plutôt que de « cérébraliser ».
Les femmes modernes, héritières des féministes, ont déjà pour beaucoup d’entre elles intégrées le goût de la performance ou de l’efficacité. Mais certaines identifient les valeurs masculines comme les seules capables de leur donner la réussite et le bonheur. Alors que d’autres, à l’inverse, récupèrent des valeurs féminines qu’elle avait perdues dans un monde trop masculin. Ces dernières ont déjà entrepris l’alliance de leur féminin et de leur masculin intérieurs.
Rencontre puis alliance du masculin et féminin intérieurs :
La découverte de sa polarité complémentaire est le premier pas d’une démarche vers la rencontre puis l’alliance du féminin et du masculin intérieurs.
L’homme focalisera son travail sur ses émotions, ses sentiments et ses sensations alors que la femme axera son attention sur l’affirmation d’elle-même, l’appropriation de sa puissance, et émancipera sa pensée pour élaborer librement. La psychothérapie et le Tantra sont d’excellents outils complémentaires pour aboutir à cette transformation.
La vue est le sens « 1er » de l’homme alors que pour la femme c’est souvent le toucher qui est le sens le plus investi. La sensualité dans le Tantra ouvre à la sensibilité : les stimulations sensorielles ne sont plus seulement visuelles. C’est ainsi que l’homme découvre sa vulnérabilité puis sa féminité. Et en impliquant son cœur plus que sa volonté, il s’initie à la multi-orgasmie et à l’extase.
Dans sa quête du féminin intérieur, l’homme est amené à se rassurer sur son identité. Le premier pas est de distinguer identité et goût sexuel. En effet, pour bien des hommes, la peur de l’homosexualité les incite à mettre à distance leurs semblables. Alors que prendre un homme dans ses bras ou recevoir avec plaisir un massage d’un homme n’implique pas une tendance homosexuelle. Au contraire, c’est initiatique et validant de l’identité masculine.
Et beaucoup d’hommes, qui dans leur enfance, étaient en carence de contact avec leur père, cherchent confirmation de leur identité et de leur virilité en cumulant les conquêtes féminines au lieu de côtoyer « intimement » des hommes. Pourtant, pour contacter sa part féminine, l’homme doit commencer par accepter de recevoir en toute confiance d’un homme et en goûter la douceur. C’est une excellente façon de lâcher la méfiance et la rivalité. Cette acceptation est une bascule majeure dans l’ouverture de l’homme à son féminin.
D’autre part, la femme épanouit sa nature en face d’un homme adulte ; « équilibré et autonome ». Cela nécessite pour lui un travail d’émancipation de sa mère. Ainsi sans culpabilité, hommes et femmes alternent leurs polarités et s’enrichissent mutuellement : il n’y a plus ni mépris ni exclusion des tâches, des comportements, des idées, des conceptions du féminin ou du masculin.
Le Tantra invite les femmes à assumer leur côté sexuel et à sortir des jugements de valeur qui ont inhibé l’épanouissement de leur « femellité » au profit de l’identité de la mère et de la sainte (cf. Livre de Denise Desjardins : Mère, Sainte et Courtisane). Sur ce chemin de la relation que propose le Tantra, elles apprennent à limiter l’investissement émotionnel dans leur vie amoureuse et à assumer leur « animalité » dans la sexualité. Ainsi, pleinement femmes, elles abandonnent leur coté « petite fille » ou mère qu’elles utilisaient pour gérer leurs relations intimes. Lorsque la femme émerge dans sa sensualité, son pouvoir de dire non ou oui, ses désirs, l’homme exerce pleinement sa puissance.
A la fin des stages entre hommes (l’Homme Tantrique) et des stages entre femmes (la Femme Tantrique), nous écoutons, émerveillés, les témoignages de transformation de chacun(e). Ils et elles expriment leurs regards neufs sur les hommes comme sur les femmes et aussi un sentiment de symbiose avec l’entourage et l’environnement.
L’homme et la femme ayant équilibrés leur masculin et féminin assument leurs adultes intérieurs. Chacun découvre un mouvement naturel d’individuation indépendant des mouvements collectifs, des « moules », des formatages politiques, familiaux, culturels.
En résumé, l’homme et la femme qui ont réalisé la rencontre de leur masculin et féminin intérieurs n’ont plus peur les uns des autres. Ils profitent du chemin qu’ils parcourent et ensemble, Ils prennent plaisir à vivre leur relation dans le partage : la conception, la réalisation et la réussite des projets aussi bien que les remises en question.
Cette rencontre du masculin et du féminin en soi est le préalable à ce que l’union de l’homme et de la femme mène à la spiritualité incarnée : faire l’amour n’est plus seulement un moment de détente ou d’appropriation de l’autre, mais une méditation, un accès à l’état d’Etre. Ainsi, L’homme reconnaît la femme comme son initiatrice comme la femme reconnaît l’homme comme son initiateur.
L’étape suivante, la spirituelle incarnée, se réalise par l’alliance du masculin et du féminin intérieurs.
L’alliance du masculin et du féminin dans une démarche spirituelle
Sur le plan comportemental, l’alliance des éléments du masculin et du féminin intérieurs marque l’ouverture de la conscience à l’unité de l’Etre, à la dimension cosmique, spirituelle. C’est par l’expansion du féminin intérieur mu par l’élan du masculin que nous y accédons.
La finalité d’une fécondation réussie : mariage des essences intimes du masculin et du féminin puis la gestation et enfin la naissance, se reflètent dans le processus du travail spirituel. Et comparer la maturation de l’Etre, le cheminement de la conscience, à la grossesse est naturel. En effet, c’est le masculin qui insuffle la dynamique et c’est le féminin intérieur de chacun(e) qui nourrit l’élan et « abrite » l’expansion de l’Etre.
Une ascèse (élan) dénuée de sensibilité (« terrain » propice à la vie spirituelle) ne peut conduire à la rencontre puis à l’alliance du masculin et du féminin intérieur. Et l’inverse non plus car un cœur ouvert sans « direction » manque de sens.
La rencontre puis l’alliance du masculin et du féminin, du Yin et du Yang, du spermatozoïde et de l’ovule, expriment le mouvement perpétuel, les cycles : les naissances et les morts, l’évolution de la conscience et aussi de la création tout entière ; partout où se tisse la vie.
Percevoir cette alliance donne accès à l’éternité et éveille à l’intelligence cosmique, reflet du plan divin. Emergent alors, le Dieu et la Déesse qui posent dans leur vie, la voie du Tantra comme un art d’aimer, un art de vivre.
Tantra, voie spirituelle : voie de conscience et d'éveil
Les pratiques spirituelles s’intéressent essentiellement à l’état d’illumination, à la réalisation de Dieu en Soi, au Nirvana qui est une extase où l’état de conscience serait débarrassé de tout désir et de tout attachement. Pour être plus clair, disons que cette expérience serait la dissolution de l’ego dans le "Grand Tout". Le but d’une pratique spirituelle est en effet d’atteindre l’illumination et d’inscrire sa vie dans une démarche transcendant l’aspect existentiel et historique du pratiquant. Il pourra alors jouir de se sentir « objet et sujet à la fois du Tout, de Dieu, du Cosmos ».
C’est aussi ce que propose le Tantra mais en incluant la relation Homme/Femme. Il le fait sans mysticisme, sans dogme, sans croyances rapportées, sans autres buts que de profiter avec l’autre, de la relation, dans l’ici et maintenant. L’immersion dans ce « Grand Tout » ne concerne pas directement les pratiquants. Ce n’est pas le but premier.
Pour nous pratiquants tantriques, le principe divin, est en chacun de nous, particulièrement accessible dans la rencontre homme/femme lorsqu’ils s’unissent en conscience. Le Tantra procure un état jubilatoire où nous nous reconnaissons et reconnaissons l’autre en tant que principe divin.
Pour Eckart Tollé[1], un maître reconnu comme « éveillé », la pulsion sexuelle est une pulsion physique d’origine spirituelle. L’état recherché par l’union sexuelle est celui qui se rapproche le plus de l’aspiration à revenir à l’état de complétude ; mettre un terme à la dualité.
Le Tantra est le culte de "la féminité et de la masculinité unies dans l’amour". Le partenaire, tel le maître ou le gourou, devient l’initiateur. Tout le travail de rencontre, d’harmonisation et de lâcher-prise permet la rencontre tantrique. C’est la reconnaissance de l’homme dieu et de la femme déesse, égaux et complémentaires, indissociables dans la représentation de la divinité.
Le Tantra invite à aller au-delà de l’apparence, dans la rencontre énergétique, cela participe à la connexion au sacré. La dimension tantrique dépasse les goûts et les attirances.
Le Tantra est une véritable voie spirituelle dans laquelle chacun(e) progresse et s’épanouit, individuellement et dans ses relations. Pour Shiva (l’homme tantrique) et Shakti (la femme tantrique), chaque instant devient une Création imprégnée de la conscience du Sacré (*).
(*) Marisa Ortolan et Jacques Lucas www.horizon-tantra.com